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Mon chat peut-il être atteint par la maladie d'Alzheimer ?
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Mon chat peut-il être atteint par la maladie d'Alzheimer ?

L’espérance de vie des chats augmente régulièrement : 18 % des chats vivent au-delà de 16 ans. Si on ne peut que se réjouir de pouvoir garder nos compagnons plus longtemps, il faut cependant constater que le vieillissement, chez le chat comme chez l’homme, s’accompagne souvent de troubles du comportement, présents en effet chez 50 % des chats de plus de 15 ans.

Peut-il être atteint par la maladie d'Alzheimer ?

De nombreux propriétaires demandent à faire euthanasier leur chat âgé parce qu’ils ne peuvent plus supporter certaines manifestations de la sénilité : malpropreté, miaulements constants, réactions agressives… Ces troubles ne sont pourtant pas inéluctables : la médecine et la nutrition du chat peuvent faire beaucoup pour prévenir les conséquences de la dégénérescence cérébrale.

Des signes à ne pas négliger

Le vieillissement est un processus physiologique. Il s’accompagne normalement d’un ralentissement des réflexes, de la mobilité ainsi que d’une baisse des performances sensorielles : un vieux chat entend, goûte et sent moins bien, ce qui peut parfois entraîner une baisse de l’appétit. On parle de vieillissement pathologique quand le chat perd ses repères dans son environnement habituel et que toutes les grandes fonctions sont perturbées : le sommeil, l’alimentation, l’élimination, la communication avec son entourage… Le chat semble désorienté, il déambule sans but ; un animal qui était propre peut uriner en dehors de sa litière parce qu’il ne sait plus où elle est, il miaule la nuit sans raison apparente, il devient irritable et s’effraye d’un rien…

Chez certains chats, on observe un comportement hyperactif et un temps plus long consacré au toilettage, signe que le chat cherche en vain à calmer son stress. Un examen vétérinaire complet est nécessaire à ce stade pour dépister une éventuelle affection neurologique et faire le bilan de l’état de santé du chat.

Des lésions évoquant la maladie d’Alzheimer

Sans parler véritablement de maladie d’Alzheimer, le chat âgé peut présenter des lésions cérébrales qui ressemblent à ce que l’on décrit en médecine humaine.

Comme chez l’homme, on a en effet mis en évidence chez le chat un dépôt anormal de plaques dites « amyloïdes » dans le système nerveux. Ces dépôts pathologiques seraient responsables d’une perte de fluidité de la membrane des neurones et donc d’une perturbation de la conduction de l’influx nerveux. En parallèle, la concentration de plusieurs neuromédiateurs diminue : noradrénaline, dopamine, acétylcholine, sérotonine (…), entraînant des troubles du comportement : modification du rythme de sommeil et dépression sont les plus fréquents.

Sur un plan général, on observe une diminution de la taille et du nombre des neurones. Le vieillissement des vaisseaux sanguins a aussi des conséquences au niveau cérébral : en se rigidifiant, les vaisseaux empêchent la bonne oxygénation du cerveau, à l’origine des pertes de mémoire et de la capacité d’apprentissage. Si la frontière entre vieillissement physiologique et trouble pathologique est difficile à établir, diverses solutions médicales et nutritionnelles sont disponibles pour tenter de ralentir le processus de dégénérescence du système nerveux.

Des traitements existent

Comme les signes de sénilité sont en relation avec des problèmes de conduction nerveuse, les médicaments capables d'augmenter la transmission de certains médiateurs, comme la dopamine, sont de plus en plus utilisés. Chez le chat, plusieurs observations témoignent de leurs effets favorables pour réduire les miaulements trop insistants ou les comportements répétitifs sans but apparent (stéréotypies). Comme l’acétylcholine est l’un des médiateurs pouvant faire défaut, les médicaments qui bloquent son fonctionnement, parfois utilisés lors de troubles urinaires chez le chat, deviennent contre-indiqués chez les chats âgés. Suivant les troubles particuliers notés chez l'animal, d’autres médicaments peuvent s’avérer intéressants, en particulier des anxiolytiques ou des antidépresseurs, notamment en cas de déambulations et vocalisations nocturnes.

Penser aux antioxydants

Comme dans toutes les espèces, le stress oxydatif intervient beaucoup dans les mécanismes de vieillissement. Les radicaux libres sont naturellement produits au cours de la respiration : ce sont des éléments oxydants qui bombardent en permanence les membranes cellulaires, ce qui finit par tuer les cellules. Le cerveau étant très riche en graisses, très vulnérables à l’oxydation, il est particulièrement sensible aux effets toxiques des radicaux libres. Ces derniers deviennent plus dangereux avec l’âge car les défenses antioxydantes de l’organisme s’affaiblissent peu à peu. Des études ont montré qu’une alimentation enrichie avec des antioxydants (vitamine E et C, bétacarotène, flavanols de thé vert…) permet d’aider efficacement le chat à freiner la dégénérescence cellulaire, en particulier au niveau cérébral. Ces nutriments sont d’autant plus intéressants qu’ils sont donnés assez tôt dans la vie du chat. Une fois les lésions installées et évoluées, le traitement a moins de chance d’être efficace. Votre pharmacien saura répondre à vos questions ce sujets.

Thérapie comportementale

Pour que le fonctionnement cérébral d’un animal âgé ne décline pas trop vite, il faut entretenir les acquis en répétant très souvent les mots connus par le chat et être clair dans les signaux qu’on lui envoie pour faciliter sa compréhension. Le fait de récompenser une conduite positive (ex : éliminer dans la litière) permet de renforcer ces comportements quand ils ont tendance à être oubliés. Une routine journalière est impérative : l’environnement doit être modifié le moins possible pour ne pas faire subir de stress inutile au chat.


Le problème communément appelé « démence sénile » est largement sous-évalué chez le chat car ces troubles sont trop souvent considérés comme normaux chez un animal âgé. Certains chats arrivent pourtant à garder un comportement parfaitement normal jusqu’à un âge très avancé. Pour ceux qui commencent à montrer des signes inquiétants, il ne faut pas hésiter à les faire profiter des progrès récents de la médecine vétérinaire féline et de la nutrition des animaux de compagnie.