Mon chien fait des convulsions
Est-il épileptique ?
L’épilepsie est le trouble nerveux le plus fréquent chez le chien. Elle toucherait 0,5 à 5 % des chiens selon les sources. Mais un chien qui fait des convulsions n’est pas forcément épileptique ! On a souvent trop vite fait de confondre les deux. Sur le plan vétérinaire, il faut qu’un chien présente au moins deux crises par mois pour suspecter une vraie épilepsie.
Une crise d’épilepsie ne passe jamais inaperçue : le chien se met à aboyer et à faire des mouvements anormaux, en général d’abord d’un seul côté ; il bave et/ou vomit. Dans la plupart des cas, la crise s’accompagne d’une perte de conscience et de contractions des membres. Les chiens ont tendance à uriner et déféquer involontairement pendant la crise.
Diagnostic de l’épilepsie
Dans presque 40 % des cas, un chien qui fait une crise « d’épilepsie » est en fait victime d’intoxication après avoir absorbé un produit chimique. Les convulsions peuvent également être dues à une baisse anormale du taux sanguin de sucre (hypoglycémie) ou de calcium (hypocalcémie), à cause d’une maladie générale. Les accidents ayant provoqué des traumatismes crâniens, certaines tumeurs et parfois même des infections peuvent aussi entraîner des convulsions. Dans ce cas, on peut éventuellement mettre en évidence des lésions du système nerveux.
Sinon, le diagnostic de l’épilepsie est souvent un diagnostic d’élimination car aucune lésion n’est mise en évidence. Entre les crises, l’examen neurologique du chien ne montre rien d’anormal.
L’épilepsie modifie le comportement
Lorsque les crises commencent à apparaître régulièrement, il est fréquent de voir le comportement du chien changer. Le chien paraît anxieux, plus facilement sur la défensive, très prompt à réagir lorsqu’il est surpris par quelque chose. Le traitement de l’épilepsie aide à limiter ces symptômes mais pas toujours complètement.
Les races canines les plus menacées par l’épilepsie
Certains chiens sont plus à risque que d’autres, mieux vaut le savoir… Les études montrent que plus de 75 % des cas d’épilepsie surviennent dans quatorze races canines. Parmi elles, quatre sont surtout concernées : le Labrador retriever, le border collie, le berger allemand et le bull terrier du Staffordshire. Dans la plupart des races, les chiens mâles sont plus volontiers atteints que les femelles.
Chez le berger belge, des crises d’épilepsie peuvent aussi apparaître vers l’âge de 3 ans et une anomalie génétique a pu être associée à la maladie. Lorsque cette anomalie est présente sur une paire de chromosomes, le risque d’épilepsie est multiplié par 7.
Environ 20 % des bergers belges seraient des candidats potentiels à l’épilepsie.
Âge et espérance de vie des chiens épileptiques
Une « vraie » épilepsie est classiquement diagnostiquée chez des chiens de 1 à 5 ans. Chez l’homme comme chez le chien, l’épilepsie est souvent associée à une diminution de l’espérance de vie, une mort subite étant parfois observée peu après les crises. Une étude menée chez le lévrier irlandais a montré une diminution de l’espérance de vie de l’ordre de deux ans chez les animaux épileptiques. Il arrive parfois que des chiots fassent leur première crise d’épilepsie dès l’âge de 6 mois. Cela a été observé chez le border collie, le Labrador retriever, l’épagneul cavalier King Charles, le boxer… Lorsque l’épilepsie démarre ainsi très tôt dans la vie du chien, les troubles peuvent prendre une telle ampleur que l’euthanasie est parfois demandée par les propriétaires. L’espérance de vie d’un chien qui démarre une épilepsie très jeune est en moyenne de 7 ans. C’est chez le border collie que le pronostic est en général le plus mauvais. Dans cette race, on sait que l’espérance de vie est diminuée chez les animaux ayant développé une épilepsie avant l’âge de deux ans.
Traitement de l’épilepsie
Comme chez l’homme, l’épilepsie du chien se soigne grâce à un traitement à administrer pendant toute la vie du chien, avec des médicaments de la famille des barbituriques ou du bromure de potassium. Grâce à ces médicaments, on supprime les crises convulsives dans 85 % des cas. Même si elles apparaissent encore de temps en temps, les crises sont moins importantes et considérablement plus courtes.