Qui n’a pas un jour froncé le nez en sentant l’odeur forte dégagée par son animal, particulièrement quand il est mouillé ? L’odeur particulière de nos chiens et de nos chats est due aux sécrétions des différentes glandes présentes sous l’épiderme. Les plus importantes sont celles qui sécrètent le sébum, une substance cireuse qui protège la peau.
Les vertus des huiles essentielles
Le sébum est un film gras qui a de multiples rôles : il assure la souplesse de l’épiderme, il permet au pelage de briller et il imperméabilise la peau pour empêcher qu’elle ne se déshydrate. Pas question donc de vouloir éliminer le sébum avec des produits détergents, il est indispensable à la santé de votre animal !
Chercher la cause de l’odeur avant de la combattre !
L’odeur a tendance à devenir désagréable lorsque la composition et/ou la quantité de sébum sécrété sont anormales, entraînant ce qu’on appelle un état séborrhéique. La peau et le poil prennent alors un aspect cireux voire même huileux ; les poils forment alors des mèches graisseuses. De multiples causes peuvent expliquer ce phénomène :
• une infection bactérienne : chez le shar-peï ou les dogues, les bactéries profitent souvent de la chaleur et de l’humidité qui règnent à l’intérieur des plis de peau pour proliférer ;
• la présence de parasites irritant la peau ; celle-ci réagit en augmentant la production de sébum (ex : démodécie) ;
• un déséquilibre hormonal (ex : hypothyroïdie) ;
• une carence alimentaire qui prive la peau des éléments dont elle a besoin pour se défendre contre les agressions extérieures.
Quelle que soit l’origine du problème, des bactéries ou des champignons microscopiques (qui font partie de la flore normale de la peau) ne tardent pas à profiter de la situation pour se multiplier. Le nombre de bactéries sur la peau est souvent multiplié par 50 ou 100. A la faveur de réactions d’oxydation, elles libèrent des acides gras responsables de l’odeur caractéristique de « graisse rance » qui nous est si désagréable.
Si un chien ou un chat sent mauvais, la première des choses à faire est donc de consulter un vétérinaire pour trouver la cause de ce dérèglement. Il ne sert à rien de vouloir masquer l'odeur sans traiter l’origine du problème.
Etre toujours attentif à l’hygiène préventive
Trop souvent, l’hygiène cutanée de nos compagnons n’est pas suffisamment prise au sérieux. On oublie de les laver et d'inspecter régulièrement leur peau et leurs oreilles. Malheureusement, l’environnement dans lequel vivent nos animaux peut les empêcher de rester propres, surtout en milieu urbain. Un lavage du pelage est donc conseillé au moins une fois tous les 3 mois, le rythme devant être plus fréquent si le pelage est long. Quant aux chats, même s’ils lèchent leur pelage, ils ont aussi parfois besoin d’un petit coup de pouce pour maintenir une bonne hygiène cutanée : c’est par exemple le cas des chats âgés qui deviennent moins souples et incapables par conséquent de se toiletter entièrement. C’est aussi nécessaire dans certaines races à poil long ou mi-long tels que les persans, le Maine coon, etc. Sachez aussi que les chats à peau nue (ex : sphynx) ont une peau naturellement très grasse, propice aux infections cutanées.
Pour laver un chien ou un chat, il est absolument nécessaire d’utiliser un shampooing spécialement formulé pour les animaux, à pH neutre, car les shampooings humains sont trop acides. Ils risquent de désorganiser la flore cutanée et d’aggraver le problème d’odeur au lieu de le soigner.
Les propriétés antiseptiques des huiles essentielles
Comme il a été dit plus haut, l’odeur forte de la peau est souvent liée à une pullulation anormale de bactéries en surface. les shampooings qui incorporent des substances antiseptiques sont donc intéressants pour limiter durablement les odeurs indésirables. Il n’est bien sûr pas question de « stériliser » la peau mais simplement d’utiliser des actifs antibactériens pour maintenir la flore cutanée en équilibre.
Les propriétés antimicrobiennes des huiles essentielles, extraites de plantes aromatiques, sont connues et utilisées depuis longtemps chez l’animal et chez l’homme, bien avant que les antibiotiques n’existent.
Dès 1919, on savait par exemple que le bacille de Koch, agent de la tuberculose, pouvait être détruit en 5 minutes par une émulsion à 1 % d’huile de pin ! Il y a en revanche peu de temps qu’on connaît le mécanisme d’action des huiles essentielles. Des études ont montré que certains de leurs composants se fixent directement sur les parois des bactéries, provoquant des altérations de structure qui conduisent ensuite à la dégénérescence de la bactérie. Cet effet est observable au microscope électronique.
Les huiles de girofle, de thym et d’origan ont été particulièrement étudiées pour leurs propriétés antiseptiques. On a montré que les phénols qu’elles contiennent (l’eugénol pour l’huile essentielle de girofle, le thymol pour le thym et le carvacrol pour l’origan) ont un large spectre d’inhibition : elles freinent la croissance de nombreuses bactéries, de champignons et même de virus.
Attention à la forme d’utilisation des huiles essentielles !
Il est largement préférable de choisir un shampooing pour chiens et chats à base d’huiles essentielles plutôt que de vouloir improviser des préparations « maison » de composition hasardeuse. les préparations vendues dans le commerce ont l’avantage de respecter la neutralité et la sensibilité de la peau des chiens et des chats et d’offrir des conditions faciles d’utilisation. Pour les animaux particulièrement peu enthousiastes à l’idée de prendre un bain, il existe des mousses nettoyantes qui n’ont pas besoin de rinçage : il suffit de frotter avec une serviette pour essuyer les résidus du nettoyage après avoir massé l’animal avec la mousse. Ce type de produit évite bien des stress inutiles à l’animal et aussi à son propriétaire ! Des mélanges d’huiles essentielles sont également disponibles pour désodoriser l’environnement : canapés, coussins, tapis de couchage… Tout est fait pour que l’atmosphère de votre maison redevienne respirable.