Un chat anxieux est un chat qui a peur. A ceci près qu’il est difficile d’identifier l’élément responsable de cet état émotionnel. Autre différence : la peur est fugace et s’arrête dès que le danger est écarté alors que l’anxiété persiste dans le temps. Cette permanence est sans doute responsable des perturbations physiologiques et des troubles cliniques que l’on observe chez bon nombre de chats anxieux.
Elle peut le rendre malade
Un chat anxieux est un chat qui a peur. A ceci près qu’il est difficile d’identifier l’élément responsable de cet état émotionnel. Autre différence : la peur est fugace et s’arrête dès que le danger est écarté alors que l’anxiété persiste dans le temps. Cette permanence est sans doute responsable des perturbations physiologiques et des troubles cliniques que l’on observe chez bon nombre de chats anxieux.
Si elle persiste, l’anxiété peut faciliter l’apparition de maladies chroniques qui ont pour caractéristique d’évoluer par crises, entrecoupées de périodes de rémission où le chat semble aller mieux.
Savoir reconnaître un chat anxieux
Certains signes comportementaux évoquent clairement un état anxieux chez le chat.
• Le comportement du chat est visiblement agité. Il est toujours sur le qui-vive et a manifestement peur, notamment en présence de personnes étrangères. Le chat est hypersensible au contact : il sursaute, fuit ou réagit de manière agressive.
• Le comportement de marquage du chat est anormal : griffades importantes, marquage urinaire, marquage facial absent ou au contraire très augmenté.
• Lorsqu’il est particulièrement anxieux, le chat manifeste régulièrement les réactions suivantes : salivation, tremblements, vomissements, mictions ou diarrhée émotionnelles, sudation des coussinets plantaires… Il consacre beaucoup de temps à des activités de substitution comme la boulimie ou l’automutilation.
• Si l’état anxieux devient permanent, le chat présente des troubles de l’appétit et du sommeil. Il devient apathique, n’osant plus prendre aucune initiative.
Perturbations physiologiques liées à l’anxiété
Un état de stress prolongé stimule excessivement le système hormonal. Au final, c’est bien souvent la synthèse de cortisol, un corticoïde naturel, qui est perturbée. Soit le cortisol est sécrété en excès de manière chronique, soit au contraire la sécrétion est inhibée. Chez certains chats, cette inhibition entraîne des douleurs chroniques ou récidivantes. Ce phénomène existe chez l’homme lors de stress post-traumatique, de dépression, etc. De telles modifications ont pu être mises en évidence chez les chats atteints de cystite interstitielle témoignant d’une réponse au stress particulière.
Les hormones du stress agissent sur le système immunitaire mais certaines études font état d’une activation et d’autres, au contraire, d’une dépression du système immunitaire. En fait, ces contradictions apparentes semblent dues à la nature du stress et à sa durée. Dans un premier temps, le stress stimule d’abord le système immunitaire mais chez un chat anxieux, l’état de stress prolongé a des effets négatifs sur l’immunité, rendant l’organisme plus sensible aux infections.
Le stress facilite enfin les maladies inflammatoires. C’est ce qu’on observe lors de cystite interstitielle : l’inflammation provoque des lésions de la muqueuse de la vessie, à l’origine de douleurs chez le chat.
Les maladies consécutives au stress
Le « syndrome de Pandore » désigne une association entre des troubles comportementaux et diverses maladies chez le chat. L’association de plusieurs des signes suivants, simultanément ou en différé, est en effet évocatrice d’une origine anxieuse : troubles digestifs chroniques, problèmes urinaires récidivants, perte de poils importante, lésions dues au léchage et/ou au grattage (en particulier sur la tête), surconsommation alimentaire… Chez un chat sujet aux allergies, les facteurs psychiques jouent également un rôle dans le déclenchement des symptômes.
De plus, les hormones sécrétées au cours du stress, à savoir l’adrénaline et les corticoïdes, ont des effets majeurs sur le métabolisme des glucides et des lipides. Une augmentation chronique de ces hormones peut contribuer à diminuer la sensibilité à l’insuline et entraîner une intolérance au glucose, donc conduire progressivement au diabète.
Traitement de l’anxiété
Une intervention thérapeutique d’ordre comportemental est souvent suivie d’une amélioration de l’état du chat. La prise en compte des facteurs comportementaux ou psychologiques apporte un réel bénéfice, que l’état d’anxiété soit primitif ou secondaire.
Quand les facteurs de déclenchement de l’état anxieux sont impossibles à modifier et que l’anxiété évolue depuis longtemps, il est nécessaire de faire appel au vétérinaire pour tenter d’améliorer l’état du chat.
Plusieurs traitements peuvent être mis en oeuvre ; l’administration de certains nutriments ou l’utilisation de phéromones peuvent parfois avoir un intérêt.
Sinon, un traitement psychotrope conventionnel peut permettre au chat de retrouver une certaine aptitude à supporter les contraintes environnementales.
Dans certains cas, le traitement peut être suspendu et repris à la demande, en prévision des périodes de stress prévisibles.