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Hernie discale chez le chien

Hernie discale chez le chien
© Shutterstock

« Hernie discale » : le mot fait peur à tous ceux qui ont déjà souffert d’une sciatique ou été victimes d’un lumbago. La hernie évoque en effet une douleur aiguë et durable, dont les conséquences peuvent être graves. Les chiens ne font pas exception, même s’ils s’appuient sur leurs quatre pattes : quand leur colonne vertébrale paraît les faire souffrir, il ne faut pas laisser les choses évoluer.

Une hernie discale résulte du déplacement d’un disque vertébral à l’intérieur du canal où passe la moelle épinière. Selon le degré de compression des structures nerveuses, les symptômes peuvent apparaître progressivement ou au contraire brutalement.

Les teckels mais pas seulement…

Une hernie discale peut se produire chez un chien de n’importe quelle race mais il est vrai que 50 à 75 % des cas de hernie discale aiguë concernent des teckels. Le risque de souffrir un jour d’une hernie est 12 fois plus important chez eux que dans l’ensemble de la population canine.

Outre le teckel, les hernies discales se produisent aussi assez souvent chez d’autres petits chiens : pékinois, bouledogue français, Lhassa apso, bichon frisé ou maltais, caniche nain, shih tzu…

Les mesures de prévention ?

la prédisposition à souffrir un jour d’une hernie discale est surtout d’origine génétique mais des mesures de précaution peuvent quand même être prises pour ne pas accroître le risque, chez un chien prédisposé à ce type d’accident.

• Faites très attention à garder votre chien à son poids de forme : un petit chien peut facilement prendre du poids superflu si son alimentation n’est pas bien surveillée. Attention à ne pas trop lui donner de friandises, qui pèsent souvent lourd dans le bilan calorique quotidien !

• Tous les chiens doivent bien sûr courir très régulièrement, même les teckels. la colonne vertébrale est mieux soutenue si le chien est bien musclé. En revanche, évitez d’encourager votre chien à sauter, que ce soit pour jouer ou pour descendre d’une voiture. Faites également attention aux escaliers, surtout quand le chien est jeune : mieux vaut le porter plutôt que de risquer qu’il ne se fasse mal.

Les signes évidents

Si votre chien fait une hernie discale aiguë, vous vous en rendrez compte tout de suite : il va se plaindre d’une douleur évidente et il présentera des troubles nerveux variables selon le niveau de la colonne vertébrale où s’est produite la hernie : démarche anormale, faiblesse de l’arrière-train, perte de sensibilité, voire paralysie totale d’un ou plusieurs membres. En cas de lésion importante de la moelle épinière, un trouble de l’innervation du diaphragme peut aussi entraîner des difficultés respiratoires. Plus la hernie est haute (au niveau cervical par exemple), plus les signes risquent d’être graves. Mais en général, les hernies discales des chiens se produisent plutôt au niveau thoracique ou lombaire.

Les signes plus discrets

Ils paraissent moins graves mais ils sont plus dangereux que les signes aigus car on peut ne pas les remarquer tout de suite et laisser évoluer la hernie. En matière de hernie discale, la rapidité du traitement est pourtant essentielle : plus tôt on intervient, plus les chances de récupération du chien sont importantes. Prêtez donc toujours attention aux signes suivants qui peuvent tous évoquer une douleur dorsale…

• le chien marche avec le dos voûté, il ne paraît pas à l’aise dans ses déplacements ou il gémit souvent quand il est debout.

• le chien peine à se lever quand il est en position couchée, il a du mal à monter les escaliers ou perd facilement l’équilibre quand il se déplace.

• l’excrétion fécale est perturbée : il arrive que le chien devienne incontinent ou au contraire qu’il soit chroniquement constipé (selles sèches et noires). l’élimination urinaire peut aussi devenir douloureuse.

Réagissez très vite

Si vous observez des symptômes évoquant une hernie, emmenez votre chien d’urgence à la clinique vétérinaire (en le portant, sans lui permettre de marcher). Si on laisse la compression médullaire évoluer, les conséquences deviendront irréversibles et votre chien risque de ne plus pouvoir remarcher.

Si le chien souffre d’une douleur isolée, sans perte de motricité associée, il est probable qu’il recevra un traitement visant à le soulager et calmer l’inflammation. S’il s’agit vraiment d’un début de hernie, sachez cependant qu’il y a de très fortes chances que les symptômes récidivent.

Intérêt du traitement chirurgical

Même lorsque la sensibilité a disparu au niveau de l’extrémité des membres postérieurs (cas le plus grave), une opération chirurgicale peut permettre à l’animal de récupérer. Si elle a lieu dans les 12 heures qui suivent la perte de sensibilité, il y a encore 50 à 70 % de chances que l’animal puisse remarcher. Ensuite, le pronostic est très mauvais. Si le chien conserve sa sensibilité avant et après l’opération, il y a 90 % de chances qu’il puisse marcher à nouveau. 

Temps de récupération

Dans le meilleur des cas, le chien peut récupérer sa motricité en une dizaine de jours. Mais la plupart des chiens opérés suite à une hernie discale nécessitent 3 à 6 semaines pour apprendre à remarcher. Des séquelles motrices sont observées dans 20 à 25 % des cas mais elles disparaissent parfois au bout de quelques mois, le temps que la moelle épinière « cicatrise » complètement. 


Pour faciliter la convalescence des chiens opérés de hernie discale, il est très utile de faire appel à des spécialistes de la rééducation fonctionnelle. Comme chez l’homme, il faut éviter que le chien ne s’ankylose après l’opération et stimuler sa motricité sans lui faire mal.