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Les propriétaires de chat face à la vaccination

Les propriétaires de chat face à la vaccination
© Shutterstock

« Votre chat a-t-il été vacciné vers l’âge de 3 mois ? Avez-vous fait effectuer des injections de rappel régulièrement ? Si non, pourquoi ? » Telles étaient quelques-unes des questions posées à des propriétaires de chats dans le cadre d’une enquête faite en Grande-Bretagne, destinée à expliquer pourquoi, dans les pays développés, 30 à 50 % seulement des chats seraient bien vaccinés.

Cette étude faite en Grande-Bretagne indique que les propriétaires de chats sont plus souvent contre la vaccination que les possesseurs de chiens. Ces propriétaires sont également méfiants par rapport à la vaccination des enfants. 

Rappelons pourtant que l’éradication de certaines maladies contagieuses ne peut être obtenue sans qu’un grand nombre d’animaux ne soit vacciné.

Les principaux freins à la vaccination féline

L’enquête était basée sur les réponses données par plus de 3000 propriétaires à un questionnaire inclus dans différents sites internet consacrés au chat.

Il est d’abord intéressant de noter que le revenu du foyer n’influence pas la décision de vacciner ou non.

Outre des disparités régionales (on vaccine plus dans les grandes villes qu’ailleurs), l’enquête confirme le fait que les chatons sont mieux vaccinés que les chats adultes.

Avant un an, les chatons sont généralement bien protégés mais la couverture vaccinale diminue ensuite avec l’âge.

Cependant, un chaton vacciné une première fois a 20 fois plus de chances qu’un autre de recevoir des rappels par la suite.

Si l’oubli des vaccins est généralement lié à la distraction des propriétaires ou à la méconnaissance des risques encourus par leur chat, la relation de confiance avec le vétérinaire compte également beaucoup : 27 % des propriétaires interrogés ne font pas vacciner leur chat à cause du stress que représente la visite à la clinique vétérinaire pour leur animal. Ils sont également 23 % à affirmer avoir observé des effets secondaires après une injection vaccinale, les dissuadant de renouveler l’opération.

Des réactions aux vaccins généralement bénignes

Les réactions aux vaccins chez les chats sont assez fréquentes mais la plupart des effets secondaires observés sont bénins.

Dans plus de la moitié des cas, le propriétaire constate seulement une brève période d’abattement, avec ou sans fièvre.

Dans un quart des cas, un petit gonflement (œdème) apparaît au site d’injection mais disparaît spontanément un à deux mois après. Les vomissements et les démangeaisons sont plus inhabituels. Ces réactions sont liées à la stimulation du système immunitaire qui ne réagit pas toujours de la même façon selon les individus.

Les cas graves sont exceptionnels

Il ne faut cependant pas nier qu’il existe des cas plus graves. Une étude effectuée aux États-Unis entre 2002 et 2004, sur près de 500 000 chats, a analysé les effets secondaires survenus après une vaccination. Les résultats montrent qu’une réaction indésirable se produit chez environ 52 chats sur 10 000 vaccinés. Dans 15 % des cas, il s’agit d’une réaction allergique.

Des tumeurs cutanées se développent parfois sur des sites d’injections vaccinales. Il s’agit généralement de fibrosarcomes, des tumeurs agressives qui ont tendance à produire des métastases dans plus de 70 % des cas. Une étude faite en Amérique du Nord, à partir d’observations faites par des vétérinaires entre 1998 et 2001, a évalué le risque à 1 cas pour 10 000 à 30 000 chats vaccinés. Certains chats réagiraient au vaccin comme à un corps étranger à cause de prédispositions individuelles. L’évaluation du risque est toutefois incertaine car la tumeur se développe parfois plusieurs années après l’injection et le lien de cause à effet est donc difficile à prouver

De nouveaux sites d’injection préconisés

Pour faciliter la compréhension d’éventuelles réactions indésirables aux vaccins, de nombreuses organisations scientifiques recommandent aux vétérinaires d’éviter d’injecter un vaccin dans une zone au contact immédiat de la colonne vertébrale et de séparer les sites pour les vaccins différents.

Les injections pourraient par exemple être faites :

• à l’épaule droite pour le vaccin contre le typhus (ou panleucopénie)

• dans le membre postérieur droit pour le vaccin antirabique

• dans le membre postérieur gauche pour le vaccin contre la leucose.

L’enquête faite auprès des propriétaires de chats en Grande-Bretagne a pourtant montré que 29 % des propriétaires n’accepteraient pas que le vétérinaire pratique plus d’une injection vaccinale ! En revanche, 62 % ne sont pas opposés aux injections au niveau des membres.

Espacement des vaccins

Depuis plus de dix ans, de nombreux experts ont émis des recommandations à propos de la vaccination féline. Ils s’accordent pour conseiller de vacciner tous les chats contre le typhus (ou panleucopénie) et le coryza. La vaccination contre la rage dépend du statut du pays et de sa réglementation vis-à-vis de cette maladie. Avec une population globale bien protégée, il serait alors possible de vacciner moins souvent. Les experts sont en faveur d’un espacement des rappels d’environ un an pour le coryza et jusqu’à trois ans pour la panleucopénie.


La primo-vaccination des chatons et les rappels à un an sont essentiels pour protéger le chat contre des maladies contagieuses qui circulent beaucoup dans la population féline. Il est important d’établir une bonne relation avec son vétérinaire, pour limiter au maximum le stress du chat qui vient à la clinique et pour établir un protocole adapté au mode de vie du chat, qui ne lui fasse pas courir de risque inutile.